A la
fin de son service, une employée quitte son poste alors qu’un malade commence
une crise d’épilepsie, sans en avertir le cadre d’astreinte. Elle ne respecte
pas une des procédures de sécurité qui demande d’appeler l’astreinte en
situation de danger.
La situation est reprise en réunion d’équipe,
car celle-ci demande d’écrire une procédure. De toute évidence, la demande de
l’équipe n’a pas de sens car la procédure écrite existe déjà. La demande relève
donc d’une autre problématique qu’il s’agirait d’élucider durant la réunion.
Le chef de service
commence la réunion en demandant de décrire avec précision les circonstances et
les faits. La professionnelle concernée raconte les évéments :
·
c’était l’heure de fin de mon service, vous (chef de service) vous
n’étiez pas arrivé, je vois que ce patient initie une crise que nous connaissons
tous. Je suppose que vous allez arriver, je m’assure que le patient ne peut pas
se faire mal, et je quitte le service.
-
Vous le laissez seul.
·
oui car je pense que vous devez arriver
-
comment vous saviez que je n’aurais pas un retard conséquent ?
·
si vous étiez en retard vous m’aurez appelé …et sinon qu’est-ce que j’aurais dû faire ?
Elle finit sa
réponse sur un ton assez agressif. Le chef de service laisse un temps de
silence de quelques secondes.
Durant ce temps de
silence, son assistante ne supportant pas le silence, s’adresse à la
professionnelle et lui énonce la procédure :
= Il suffisait comme c’est écrit que tu appelles le cadre
d’astreinte pour que lui te dise ce que tu dois faire.
Une collègue administrative renchérit : en plus la
procédure est claire, je ne vois pas pourquoi on se réunit pour écrire une
procédure qui est déjà écrite, elle est claire et simple.
Dans ce temps
d’échange le corps des soignants et aides-soignants vient au secours de leur
collègue.
Oui mais la question est notre inconfort au travail,
on est seul et on ne sait pas toujours ce qui est juste,
moi je la comprends,
elle savait qu’il n’y aurait pas beaucoup de temps durant lequel il serait seul
car le chef de service devait arriver, je ne vois pas où est le problème par
rapport à X on le connaît bien, mais par contre on fait toujours mal quoiqu’on
fasse on se fait reprendre, en effet qu’est-ce qu’elle aurait dû faire ?
C’est facile de critiquer après coup, en plus avec le
chef on ne sait jamais ce qui est bien de faire et même là il reste en silence.
Il ne nous donne pas la marche à suivre, on lui pose une question et il reste
en silence.
Oui c’est pas un chef qu’on a… avec le précédent on ne
serait pas dans cette incertitude. Au moins lui était clair et il savait donner
des directives.
A ce moment-là le
chef de service reprend la parole, en disant que
la réunion avait été provoquée dans le but de vérifier si
la procédure était adaptée à la situation. Les événements montrent qu’elle est adaptée
qu’il n’y a pas besoin de produire un autre écrit et que la décision de la professionnelle même
si elle était en limite il suffisait qu’elle prenne conscience qu’elle aurait
dû appeler l’astreinte sans se fier à l’habitude de son arrivée à l’heure.
Le résultat de la rencontre remonte à la
direction par le biais de plusieurs demandes de démission pour quitter cette
équipe avec comme raison le reproche que le chef de service n’écoute ses
collaborateurs et surtout qu’il n’a aucune faculté à rassurer les équipes. Il
laisse dans une incertitude qui génère une ambiance stressante insupportable.
Ø la directrice voulait
rencontrer les équipes dans le but de reprendre la situation de travail en
rappelant les objectifs du service, en précisant en effet les procédures qui
bornent et cadrent les moments difficiles. Son objectif étant de rappeler le
cadre et de dire qu’elle faisait confiance aux équipes à cause de leur
professionnalisme. Elle voulait rajouter que la situation de travail ne
présentait pas autant de dangers que ceux qu’ils supposaient.
Ø A la suite de la réunion, le
chef de service était très atteint, il pensait que la question ne relevait pas
d’un rappel du cadre et des conditions de travail bien organisées mais plutôt
d’une dérive des compétences des professionnels qui se trouvaient confrontés à
des pathologies plus inquiétantes pour eux. C’est pour cela qu’ils étaient en
état de stress précisément à cause de ce manque de compétence mais ils ne
voulaient pas reconnaître. Le chef de service disait alors ne pas savoir
comment faire et il termine la rencontre avec sa directrice sur la
question semblable à celle de sa collaboratrice : qu’est-ce que
j’aurais dû faire ?
Ø la réponse de sa directrice
ne le satisfait pas du tout et le laisse dans une incertitude insupportable car
il n’a pas de réponse concernant la manière d’animer et de conduire son équipe
lors d’un épisode semblable.
La suite dans une semaine
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