lundi 27 octobre 2014

une réunion houleuse suite réponse


Lorsqu’un groupe de salarié est très hostile, la démarche pédagogique consistant à expliquer les raisons du changement et les fondements d’une prise de position stratégique et opérationnelle aussi bien commerciale que gestionnaire des ressources humaines et matérielles  est tout à la fois nécessaire mais aussi  nécessairement vouée à l’échec. L’échec de toute pédagogie explicative relève du fait qu’en situation défensive et de conflit identitaire tout interlocuteur n’a plus accès à la raison et à l’ouverture à la compréhension de l’autre.
il est donc impératif d’exposer les fondements des décisions pour satisfaire à l’obligation de donner les raisons d’une directive ou d’une action mais en sachant que la réception sera biaisées et que l’interlocuteur rétorquera par un autre système de rationalité.
Connaissant cette loi de la communication en situation d’incompréhension défensive, le manageur doit impérativement arrêter d’exposer la pertinence de sa position pour le lancer dans l’explicitation de la position de son adversaire. Dans cette situation aucune négociation est possible les échanges relève d’un conflit de pouvoir et de tentative de domination de l’interlocuteur.
La démarche d’explicitation consiste à prendre en compte la parole de l’autre et d’en faire développer la logique par son auteur. Pour cela il s’agit de matérialiser la parole afin qu’elle devienne un objet produit à analyser.
Techniquement il est impératif d’écrire avec une précision minutieuse et méticuleuse le ou les propos sur un support permettant à l’ensemble des participants de bien voir les écrits.
ce procédé présente de nombreux avantages. Le premier il donne à l’auteur la possibilité de se rendre compte de sa parole.  Cela peut l’arrêter de proférer des paroles inconsidérées.
le deuxième il oblige à réduire le débit et conduit à proposer à son interlocuteur de prendre en compte la possibilité d’écriture de son récepteur, cela crée de la coopération nécessaire.
Le troisième il rompt le lien de subjectivité qui est présent dans le face à face des échanges en permettant l’objectivité de la parole.
Enfin il permet de reprendre chaque parole pour en approfondir le sens et le lien avec les contrainte de la réalité.
Les effets ne peuvent pas être négatifs si celui qui conduit l’explicitation des récits reste dans la démarche d’objectivation des propos et des actes de leur auteurs. Il ne faut en aucun cas qui s’offusque des énoncés exposés.
Les réactions possibles sont de trois ordres.
·        la réactivité agressive : face à l’objectivation des paroles une adversaire hostile saisi intuitivement que la démarche va le conduire à dévoiler les failles de son raisonnements au reagrd des contraintes de toute la réalité et qu’il s’expose à devoir changer sa position.  Il aura donc tendance à demander : pourquoi vous écrivez ce que je dis ? vous voulez l’utilisez contre moi ? Vous montez un dossier contre moi ? vous me harcelez ?....
o   La réponse à ce type de réaction consiste tout d’abord à répondre à la question du pourquoi écrire.
§  Il s’agit de signifier d’une part l’intention qui consiste à prendre en compte de façon précise la parole car elle représente une importance capitale et donc signifie la prise en grande considération de son auteur par le biais de la reconnaissance de la factualité de sa production. D’autre part cela permet de repositionner les interlocuteurs dans l’objectif de relation qui s’impose dans une démarche de coopération qu’est le leiu d’une réunion en entreprise celui de l’objectif de production dans le cas présent de produire une connaissance et une stratégie d’action commune au regard des contingences et des contraintes de la réalité prise en compte différemment par les différents partenaires.
o   ensuite, si ce n’est pas suffisant,  et que les interlocuteurs continuent d’attribuer une intention de malveillance, il s’agit alors de demander ce que ces derniers font quand ils énoncent les propos du type  «  vous voulez utilisez utiliser vos notes contre nous ». Il faut faire attention de ne pas demander le sens de leur propos mais bien les inviter à énoncer ce qu’ils font sans le leur dire. Généralement ils ne peuvent pas répondre à la question et dévient sur un autre sujet. L’animateur de la réunion doit cependant ramener à la réponse à cette question. Il ne peut pas la répéter sans la préciser c’est bien la deuxième fois où il va tenter de faire expliciter ce que fait un interlocuteur avec ce type de propos. Il énoncera par exemple il me semble que vous m’attribuer une intention une intention de malveillance à votre égard ? mais je peux me tromper ! La réponse est généralement défensive  et  en acceptation de la réalité avec des tentatives de détournement. Si l’interlocuteur affirme qu’il ne peut pas en être autrement car la position hiérarchique impose cette place d’oppression que suppose Marx  alors il est facile de conclure l’entretien en rappelant qu’il a certainement et qu’il est très fort de savoir les intentions qui se trouvent dans la tête d’un autre.
·        cela ramène à la deuxième réactivité possible     l’acceptation soumise du mode de communication pour ne pas briser le lien social
o   dans ces conditions, il s’agit de travailler à l’explicitation de la parole énoncée au regard de la réalité de la situation présentée.
·        on se trouve alors dans le cadre de la troisième réaction possible celle de la coopération dans le but d’analyser à partir des énoncés de représentation la réalité avec toutes ses contraintes. Pour éviter les débats d’opinion il s’agit alors de prendre en compte tous les éléments apporté par chacun en les inscrivant sous une forme de schéma qui met en exergue les éléments constitutifs de la situation observée et leur relation pour pouvoir analyser l’ensemble des données exposées sur un seul schéma. Cette permet de ne pas polariser sur une seule problématique et de mettre toutes les problématiques en cohérence.

 La réponse à la première question est aussi une réponse à la deuxième. En effet en opérant avec une méthode qui prend en compte toutes les paroles et qui les travaille selon la technique de la schématisation en triade (cf quand l’art de manager devient une science Michit 2014 ed MC2R) inévitablement un manager récupère la volonté de coopérer même des plus récalcitrants à part ceux qui ont décidé de quitter le monde de l’entreprise pour en faire l’arène d’un combat  politique. dans ces situations extrêmes l’interrogation de l’action et la quête de l’objectif de relation définit clairement les logiques et définit le périmètre des relations en posant la cohérence des espaces relationnels selon leur objectifs structurels : l’entreprise la production, la rue et les élections l’objectif de la politique.

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