dimanche 3 mars 2019

3 Fondement du management opale des acteurs décideurs responsables



Troisième partie

3° principe

des

Fondements managériaux pour une organisation Opale mettant en exergue les principes de subsidiarité

pour faire coopérer des collaborateurs 

·        faisant autorité

·        à leur niveau délégation



1       Troisième principe




Tout collaborateur qui ne s’engage pas clairement dans le seul objectif de collaborer au projet de l’entreprise est à la source de tensions et de conflits. Ce collaborateur justifie son écart avec la hiérarchie voire sa mise en conflit  par l’importance qu’il donne au respect de son intérêt personnel qui ne peut être subordonné au projet d’entreprise et à ses impératifs et encore moins à la volonté d’un responsable.



1.1.1.1         La signature du contrat de travail devient un moment central là où se définit les règles de la collaboration subordonnée et autonome en fonction de la responsabilité d’acteur que lui confère la délégation reçue.


1.1.2        Le temps de la signature du contrat


Le contrat étant un engagement réciproque entre un manager qui a besoin des compétences de collaborateurs qui les mets à son service pour réaliser un projet d’entreprise, le temps de ce contrat doit être solennel et méticuleusement préparé afin qu’il ne subsiste aucune méprise dans les responsabilité et attentes de chacune des parties.

Il y sera stipulé que le hiérarchique se trouve dans une autorité de service dont le but est de mettre à dispositions l’organisation des activités et les outils et moyens adaptés pour que le collaborateur puisse exécuter son travail selon sa propre autorité d’expert responsable de ses actes et de ses décisions.

Dans ces conditions, le contrat scelle

·         une relation de subordination à la loi des situations et donc au hiérarchique qui la sert

·         et une relation de délégation d’autorité qui confère au collaborateur toute la responsabilité de ses actes.

Le salaire vient normer et codifier selon un principe de justice le prix des services rendus et des responsabilités exercées.  

1.1.3        La signature du contrat de subordination et la discipline


Après un exposé clair et partagé des attentes et des responsabilités de chacun le compromis accepté se conclut par la signature du contrat.

Cette signature habituellement réalisée sur un coin de table dans l’entreprise responsable se réalise en prenant le temps dans un espace au symbole fort pour offrir à ce temps la solennité et les honneurs qu’il mérite.

Ce temps d’engagement fort servira dans le futur au moment où les intérêts de chacun pourraient diverger lorsque pourraient se privilégier ceux qui sont personnels au détriment de ceux de l’entreprise. Il sera alors facile de faire un rappel à cet engagement puisqu’il aura été empreint de digité. Il permettra ainsi  de résoudre les différends avec plus de rationalité et moins de passion.

1.1.4        La délégation de la responsabilité qui attribue une autorité autonome de prise de décision en fonction de la loi de situation qui la libère de toute référence à la hiérarchie.


En attribuant une responsabilité des actes de tous professionnels (dirigeants, cadres, techniciens) au niveau de la délégation donnée, le management développe des relations d’égalité qui demandent à chacun de prendre ses responsabilités et à chacun d’écouter la parole de l’expert d’une activité comme fondatrice des décisions. Cependant cette position  confère à tous les collaborateurs de pouvoir questionner les fondements d’une décision au regard de l’activité qui seule fait autorité. Cela demande à l’expert de ne pas se refermer sur ses compétences et son autorité pour être ouvert aux questionnements de tout autre non experte de son champ d’action.  



1.1.5        L’obligation de comptes rendus circonstanciés des événements qui se sont déroulés durant l’activité avec la description fine des décisions prises.




Afin de ne pas se laisser emporter par les phénomènes d’effet tunnel et pour respecter la fonction de la sub-ordination, il sera demandé à chacun de réaliser des comptes rendus circonstanciés non seulement des résultats réalisés mais aussi des évènements qui se sont produits durant la réalisation. Cette pratique permet de mettre en lumière des risques de dangers ou de problèmes ultérieurs qui, dans l’instant, ont été dépassés par l’expert mais qui pourraient mettre en évidence des défauts dans l’organisation. En accompagnant ce récit par la demande de description très exacte des décisions que l’acteur à prises avec des collaborateurs éventuels, le récepteur du compte rendu peut maitriser tout le processus de production et ses risque potentiels que l’acteur n’aurait pas pu percevoir seul.

Cette pratique de compte rendu ne peut pas être réalisée par un seul écrit de l’acteur vers ses proches. En effet, il est impossible à l’acteur de pouvoir percevoir toutes les actions qu’il a faite ainsi que leurs effets. Il faut donc, que le compte rendu soit interrogé méticuleusement par son récepteur selon le principe de l’explicitation des processus décisonnels.

au sujet des émotions quelques précisions d'importance


Au sujet des émotions quelques précisions d'importance

Les émotions

Abstract
L’émotion entre comme une perception dans le processus des décisions-actions du quotidien.
Elle peut être momentanée comme elle peut être persistante. Dans ce cas, elle occupe l’espace des perceptions ; elle dirige ou empêche l’ouverture du champ perceptif ou la hiérarchie d’un autre type d’enjeux présents dans la situation. Elle devient une sensation latente et prégnante voire insistante difficile à déloger. Elle masque les autres stimulations sensorielles et mnésiques.
Pour accéder à un traitement ajusté d’une situation procurant une émotion, il convient d’acquérir une représentation de soi précise et constante dans tous les moments d’une séquence d’actions personnelles ou professionnelles. Cette conscience de soi en acte permet de mettre en présence tous les éléments de la situation. Ainsi elle garde à l’émotion toute sa place et sa puissance énergétique et dynamique sans lui laisser prendre toute la place. Sans l’éliminer elle la prend en compte, la remet à sa place et donne la possibilité d’être ajusté à la structure  de la situation sans froideur ni affectation.
Cette compétence de pleine conscience s’obtient par l’explicitation des processus décisionnels conduit par un professionnel de l’accompagnement et du coaching lorsqu’il sait travailler précisément le renforcement du potentiel d’action personnel[1]

Démonstration

 Les émotions ont toujours[2]  fait l’objet d’attention particulière puisqu’elles font partie du quotidien de chacun de nous, mais aussi des philosophes, des sages, des dramaturges et des poètes. Tous ont écrit aussi bien pour les valoriser que pour les décrier ; les valoriser car elles sont la source d’une énergie formidable ;  les décrier à cause de leur capacité de nuisance : elles peuvent inhiber l’action ou la diriger dans des précipices mortifères;  elles peuvent détruire la pensée et produire un aveuglement de croyance irrationnelle, perverse voire incorrigible.
Comment une même réalité peut-elle avoir des effets aussi antinomiques? Est-ce de la même réalité dont il est question ?
A ce jour, nous trouvons des contributions[3] distinguant les émotions positives (joie, émerveillement, admiration, sentiment amoureux) des négatives (colère, tristesse, peur, désolation, dégout). Les auteurs précisent leurs effets et leurs fonctions qui donnent de la couleur à la vie. Mais pour connaître leur structure cognitive performatrice nous trouvons peu de référence.
La structure affectivo-cognitive de l’émotion est performatrice car elle réalise elle-même ce qu'elle suscite. Elle produit des changements au moment où le sujet perçoit un de ces signes qui fait advenir un nouvel état du corps et de l’esprit. Par exemples, une peur ou une joie détermine le présent de l’individu. Il devient joyeux ou en colère. Et ces deux états ont un impact considérable sur l’identité de son sujet.
« Ce matin je me suis fait happée par une émotion mauvaise, j’ai dû me bagarrer pour la chasser de ma tête.
C’est bizarre comment elle est arrivée d’autant que c’était un vieux mauvais souvenir enfoui depuis très longtemps! »

Il est courant de se faire ῝happer par l’émotion. Tout l’art consiste d’une part à s’en libérer quand elle inhibe l’action, perturbe la pensée, ou encore obscurcit la vie jusqu’à la déprime ; d’autre part à l’utiliser à bon escient sans se laisser aveugler lorsqu’elle procure une énergie d’action décuplée.
Afin de pouvoir comprendre l’apparition et la fonction de toutes les émotions et ainsi trouver les manières de les prendre en compte sans se laisser submerger tout en goûtant leurs effets, nous nous proposons de mettre en évidence leur structure cognitive.  
Qu’est-ce qu’une émotion.
Toute émotion positive ou négative apparaît ou advient spontanément et sans filtre cognitif lorsqu’un humain perçoit une information qu’il met en lien immédiatement, par une activité neuronale implicite, à une valeur normative ou à un impératif catégorique.
Si l’information correspond ou stimule une valeur (bienveillance, beauté, justice, vérité) qui est positive pour le sujet alors surgit une intense émotion de plaisir, de joie, de satisfaction, un sentiment de bien-être.
Si l’information, pour le sujet, présente un danger qui remet en cause sa survie, surgit la peur, si elle met en présence d’une contrevaleur  apparait la colère, le dégout, ou si elle se trouve à remettre en cause un droit ou une intégrité personnelle se pointe alors un sentiment d’injustice jusqu’au ressentiment si cette information se répète. 
Toute émotion est donc le  "construit d’une information mise en lien avec une valeur essentielle ou un impératif de vie personnel et singulier. L’émotion est donc totalement subjective. Une même information peut créer des émotions entièrement opposées chez deux personnes différentes.

L’émotion comme un facteur d’action
Ce construit affectivo-cognitif devient une perception créée  qui entre dans tous les micros processus d’actions, de comportements ou de décisions prises dans l’immédiateté de l’action[4].
Ainsi, très souvent, l’émotion se transforme en une ré-action somatique épidermique et prendre la forme d’un comportement primaire qui ne prend pas en compte tous les éléments de la situation.
Lorsque ce construit cognitif, persiste du fait de sa puissance affective et mnésique, l’émotion envahit tous les moments de la vie. Elle occupe l’esprit qui se trouve en  difficulté pour la chasser.  Il s’en suit que cette perception-émotion peut rester isolé sans combinaison avec d’autres perceptions et d’autres impératifs qui contribueraient à diminuer son influence. Elle est envahissante. Autrement dit, "l’émotionné, celui qui est pris par une émotion, est totalement autocentré..

Pour une action ajustée
Pour agir de façon ajustée, et se dégager de la prégnance univoque des émotions, il convient de les identifier  bien sûr, mais de les identifier comme des perceptions parmi tous les éléments[5] d’une situation qu’il s’agit aussi de percevoir  et de prendre en compte
·         au moment de l’action
·         comme dans les temps de réflexion préparant une séquence d’actions[6].
Les éléments d’une situation à mettre en lien sont  
·         les autres perceptions sensorielles.
A la différence des perceptions sensorielles, l’émotion est une perception construite chargée d’une énergie active et d’une puissance mnésique importante; la perception d’une injustice produit de la colère. Parfois, l’émotion est chargée d’une force de sidération de l’action quand la personne ne découvre pas la sortie de l’oppression qu’elle produit ; la peur d’aller à l’école produit une phobie qui empêche de franchir l’obstacle pour affronter la foule des autres.

·         la découverte instantanée[7] de la structure de la situation (ou loi de situation : contrainte/service)
·         le  moyen permettant la réalisation de l’action adaptée.
Une action est adaptée à la situation lorsque les perceptions et les moyens sont en cohérence avec les impératifs de la situation : par exemple les activités à réaliser, l’utilisation des outils, le respect des procédures, la prise en compte des autres.  Sous l’aspect des impératifs, les autres sont  des personnes actrices et pas seulement des éléments constitutifs de la situation.


Ne pas avoir beaucoup d’émotion en entreprise est-ce un problème ?
L’émotion  sert à avoir de l’énergie pour réaliser les actions du quotidien. Si la volonté de travailler qui donne l’énergie d’analyse et d’action est présente et habite le quotidien professionnel, avoir une source  d’énergie  en plus n’est pas nécessaire à l’action. Il s’en suit que les émotions  ne sont pas nécessaires dans les relations productives. Seul le résultat comptable compte.
Si dans les relations professionnelles, l’attention à l’autre et à ses décisions-actions est intégrée par la relecture de ses actions sans attribution d’intention en ayant évacué les interprétations dans la recherche de réalité, il n’y a pas besoin  d’émotion dans l’espace professionnel.
Par contre une existence sans émotion et sans expression d’émotion, peut gêner l’entourage qui n’aime pas les gens qui paraissent froids. 
Pour les relations sociales extraprofessionnelles et pour  la vie personnelle, apprécier la beauté et exprimer de la joie de vivre est un facteur de paix intérieure qui apporte un goût de vivre à ne pas négliger.





[1] Ces pratiques sont présentées et fondées dans la communication scientifique  l’entretien d’explicitation des processus décisionnels   Bordeaux 1998 cf site.
[2] Le traité des passions de R. Descartes 1649 reprend toute une tradition des mouvements irrationnels décrits par les stoïciens et Aristote et reprise dans la grande histoire de la tragédie grecque.
[3] Dans l’engouement actuel les concernant des auteurs apportent de la confusion entre des comportements et les émotions, en particulier les apports de Barbara Frédrickson n’aident pas à la clarification.
[4] Le concept de décision-action répond à cette catégorie d’actions perçues comme réflexes par leur immédiateté non réflexives et pourtant totalement perçue comme des décisions par leur auteur lorsqu’ils sont amenés à les décrire dans l’après coup de l’action.
[5] Nous savons désormais que tout micro processus décisionnel lors d’une décision-action ajustée  prend en compte quatre perceptions et trois impératifs propres à la situation d’actions. (cf. précédent texte : le potentiel d’action)
[6] Cette mise à distance des émotions devenues croyance permet d’éviter l’obscurantisme, l’aveuglement et l’intégrisme.
[7] Dans une réalisation opérationnelle d’un plan d’actions, il arrive à tout instant que la réalité prévue se déforme et se trouve dans un état différent de celui attendu. Il faut donc parfois avoir la force de la désobéissance à la stratégie envisagée pour être ajusté à l’évolution de la situation. La force d’un opérationnel n’est pas seulement la discipline mais aussi la désobéissance éclairée par la réalité. Au sujet d’un amiral  un ministre anglais dit ceci : « il a toute les qualités de Nelson sauf une : il ne sait pas désobéir. »  cité par C. De Gaulle au fil de l’épée.