Une équipe en
coopération productive permettant à chacun de ses membres d’être autonome :
une utopie ?
non une
réalité
mais avec
quelles conditions
Des personnes
recherchent à travailler dans une équipe
en coopération très efficace, tout en attendant que chacun de ses membres soit entièrement
autonome.
Est-ce une utopie ? Est-ce un projet accessible ?
Si nous pensons que de telles équipes sont
possibles, par contre pour réussir une telle entreprise, des conditions sont
indispensables.
La première condition consiste
à définir les facteurs constitutifs d’une équipe de production en coopération
efficace.
L’hypothèse que nous avons
expérimentée depuis plusieurs années met en évidence qu’un groupe efficace est
un groupe qui connaît et accepte la structure et le fonctionnement de l’objet matériel
ou immatériel qu’il doit produire ou qu’il doit utiliser. Il doit donc connaitre et utiliser la loi de structure
et la loi de fonctionnement de l’objet, tout comme il doit connaître et utiliser la loi des conditions dans lesquelles
il opère en intégrant les contraintes de l’objet et de l’environnement comme servant
à la réalisation de son objectif.
Ayant compris et accepté les lois
de cet objet, il doit posséder les outils adaptés soit pour le construire soit
pour l’utiliser ; outils permettant
de réaliser les activités qui incombent à chacun dans la construction ou l’utilisation
de l’objet.
Enfin, chacun selon son rôle - du
manager chef de projet aux techniciens de fabrication, de maintenance, de
sûreté et de maintien des bonnes conditions de l’environnement matériel et
social - doit posséder et utiliser ses propres outils tous différents selon des
compétences spécifiques.
Deuxième condition :
l’autonomie des membres
Cependant, pour que l’efficacité d’un
groupe en production soit optimale, il n’est
pas suffisant que chacun ait les compétences,
que chacun ait ses outils adaptés, que le groupe connaisse et accepte les lois de
l’objet ; il faut que chacun soit
autonome et vive de son côté la réalisation de ses activités sans jamais trahir
le groupe. Pour cela, il faut que chacun ait saisi la notion d’autonomie.
Auto-nomie du grec auto-« nomos »
= « loi », pour découvrir la notion d’auto-nomie se servir de ce qu’est un véhicule auto –
mobile peut être aidant. Un tel véhicule automobile s’entend d’un engin qu’il possède en lui son
propre principe de locomotion ou de mobilité. Il s’en suit qu’une personne, un
professionnel auto-nome s’entend d’une personne en qui au regard d’une loi,
cette loi agit en lui par elle-même. Autrement dit, un professionnel autonome
serait un professionnel qui a intégré en lui la loi d’un objet, d’une situation. Cette loi doit vivre à l’intérieur de lui-même par elle-même. Ainsi, c’est la loi de la situation
qui le fait agir : celle de l’objet et celle de sa fabrication ou de son utilisation
dans un environnement qui fait contrainte ; dans l’autonomie, c’est la loi
qui dicte la logique des décisions de chacun des membres du groupe et ce n’est pas un acteur avec ses représentations
de l’objet et de l’environnement.
Si tout professionnel a accepté
les deux fonctions de toute loi de
situation ou d’objet qui sont tout à la
fois contrainte et service, alors il
est possible de construire une équipe productive dans laquelle chacun soit autonome
agissant seul, puisque chacun a comme seul principe d’action la loi de l’objet
et non sa subjectivité avec ses préoccupations.
On retrouve ce principe d’efficacité avec autonomie de
chaque partenaire dans les groupes en guerre
de résistance, dans les guérillas utilisant un réseau de personne déterminées
par une seule loi. Pas besoin de recevoir des ordres d’un dirigeant, la loi de
situation fera décider en toute autonomie.
Ces groupes se retrouvent aussi dans
les entreprises où les professionnels sont uniquement centrés sur la production
de l’objectif dans les meilleures conditions de réalisation.
Le problème réside bien dans la faculté à se laisser déterminer par la
loi sans se laisser prendre par sa représentation de la loi. Il faut donc que les partenaires de
réseau aient la puissance cognitive de
créativité et de résolution de problème permettant de découvrir la
fonctionnement de la loi dans toutes les situations singulières où la loi générale
structure la situation en définissant une stratégie mais où son expression
opérationnelle dépend de la faculté de l’acteur à intégrer tous les facteurs
singuliers qui modifient la structure de la loi stratégique et la transforme
en loi opérationnelle.
Mais la puissance de réflexion ne suffit pas, il
faut aussi que tous les participants du groupe aient la force psychique de
résister à leur représentation, à leur
passion et à leur émotion.
S’il est possible de créer de
telles équipes de production, cependant la démarche demande un travail
important pour rendre les acteurs vraiment autonomes.
Toute réflexion
critique est attendue avec intérêt….
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