samedi 19 décembre 2015

Une équipe en coopération productive permettant à chacun de ses membres d’être autonome

Une équipe en coopération productive permettant à chacun de ses membres d’être autonome :
une utopie ?
non une réalité
mais avec quelles conditions


 Des personnes recherchent  à travailler dans une équipe en coopération très efficace, tout en attendant que chacun de ses membres soit entièrement autonome.
Est-ce une utopie ? Est-ce un projet accessible ?
Si nous pensons que de telles équipes sont possibles, par contre pour réussir une telle entreprise, des conditions sont indispensables.
La première condition consiste à définir les facteurs constitutifs d’une équipe de production en coopération efficace.
L’hypothèse que nous avons expérimentée depuis plusieurs années met en évidence qu’un groupe efficace est un groupe qui connaît et accepte la structure et le fonctionnement de l’objet matériel ou immatériel qu’il doit produire ou qu’il doit utiliser. Il doit donc connaitre et utiliser la loi de structure et la loi de fonctionnement de l’objet, tout comme il doit connaître et utiliser la loi des conditions dans lesquelles il opère en intégrant les contraintes de l’objet et de l’environnement comme servant à la réalisation de son objectif.
Ayant compris et accepté les lois de cet objet, il doit posséder les outils adaptés soit pour le construire soit pour l’utiliser ;  outils permettant de réaliser les activités qui incombent à chacun dans la construction ou l’utilisation de l’objet.
Enfin, chacun selon son rôle - du manager chef de projet aux techniciens de fabrication, de maintenance, de sûreté et de maintien des bonnes conditions de l’environnement matériel et social - doit posséder et utiliser ses propres outils tous différents selon des compétences spécifiques.
Deuxième condition : l’autonomie des membres
Cependant, pour que l’efficacité d’un groupe en production soit optimale,  il n’est pas suffisant que chacun ait les compétences,  que chacun ait ses outils adaptés,  que le groupe connaisse et accepte les lois de l’objet ;  il faut que chacun soit autonome et vive de son côté la réalisation de ses activités sans jamais trahir le groupe. Pour cela, il faut que chacun ait saisi la notion d’autonomie.
Auto-nomie du grec auto-« nomos » =  « loi », pour découvrir la notion d’auto-nomie  se servir de ce qu’est un véhicule auto – mobile peut être aidant. Un tel véhicule automobile  s’entend d’un engin qu’il possède en lui son propre principe de locomotion ou de mobilité. Il s’en suit qu’une personne, un professionnel auto-nome s’entend d’une personne en qui au regard d’une loi, cette loi agit en lui par elle-même. Autrement dit, un professionnel autonome serait un professionnel qui a intégré en lui la loi d’un objet, d’une situation. Cette loi doit vivre à l’intérieur de lui-même par elle-même. Ainsi, c’est la loi de la situation qui le fait agir : celle de l’objet et celle de sa fabrication ou de son utilisation dans un environnement qui fait contrainte ; dans l’autonomie, c’est la loi qui dicte la logique des décisions de chacun des membres du groupe et ce n’est pas un acteur avec ses représentations de l’objet et de l’environnement.
Si tout professionnel a accepté les deux fonctions de toute loi de situation ou d’objet  qui sont tout à la fois contrainte et service, alors il est possible de construire une équipe productive dans laquelle chacun soit autonome agissant seul, puisque chacun a comme seul principe d’action la loi de l’objet et non sa subjectivité avec ses préoccupations.
On retrouve  ce principe d’efficacité avec autonomie de chaque partenaire dans les groupes  en guerre de résistance, dans les guérillas utilisant un réseau de personne déterminées par une seule loi. Pas besoin de recevoir des ordres d’un dirigeant, la loi de situation fera décider en toute autonomie.
Ces groupes se retrouvent aussi dans les entreprises où les professionnels sont uniquement centrés sur la production de l’objectif dans les meilleures conditions de réalisation.
Le problème réside bien dans la faculté à se laisser déterminer par la loi sans se laisser prendre par sa représentation de  la loi. Il faut donc que les partenaires de réseau aient la puissance cognitive  de créativité et de résolution de problème permettant de découvrir la fonctionnement de la loi dans toutes les situations singulières où la loi générale structure la situation en définissant une stratégie mais où son expression opérationnelle dépend de la faculté de l’acteur à intégrer tous les facteurs singuliers qui modifient la structure de la loi stratégique et la transforme en loi opérationnelle.
Mais  la puissance de réflexion ne suffit pas, il faut aussi que tous les participants du groupe aient la force psychique de résister à leur  représentation, à leur passion et à leur émotion.
S’il est possible de créer de telles équipes de production, cependant la démarche demande un travail important pour rendre les acteurs vraiment autonomes.

Toute réflexion critique est attendue avec intérêt….

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