Structure du Principe
d’action
Le principe d’action se décompose en deux structures ou
dimensions qui s’interpénètrent l’une l’autre de façon proactive et
rétroactive : il s’agit de la dimension « délibération » et la dimension
« potentiel d’action »
La part du Système de
délibération dans l’action
L’action découle d’un
objectif choisi qui détermine un projet ou une volonté d’agir afin
d’obtenir un résultat. Cette dimension consiste à formaliser une décision délibérée.
Ce travail de délibération
utilise toutes les connaissances
acquises par les études et l’expérience ainsi que les valeurs déterminant les importants de la personne. Ces deux
ensembles de connaissances et de valeurs sont mis en lien par la force du raisonnement avec les
enjeux de la situation. Ces enjeux
peuvent être en écart avec une partie du système de valeurs. Il s’agit
alors de hiérarchiser valeurs et enjeux en fonction des contraintes définis par la position
sociale de l’acteur (son statut son rôle structurel et ses fonctions
momentanées) dans l’organisation et
la mission à remplir dans le temps réel.
Cependant ce n’est pas parce qu’un acteur (professionnel ou social)
sait ce qu’il doit faire, veut le faire et sait le faire qu’il le fait !
Le potentiel d’action
Il est facile de remarquer qu’une autre dimension constitue
le principe d’action : cette part de l’action relève de la capacité à prendre des décisions ajustées à la
situation dans l’immédiateté du temps de
l’action.
Les caractéristiques de ce potentiel sont de deux ordres : la rapidité de la prise de décision et la
structure du processus décisionnel.
·
Le
temps de la décision : A la différence de la délibération le temps
de la décision action relève du millième de seconde alors que celui de la
réflexion relève de la minute voire de plus.
·
La
structure du processus : dans l’immédiateté du temps de l’action les
capacités de traitement de l’information implique que l’acteur ne puisse
prendre en compte que 7 informations. Les analyses des processus décisionnels des
experts - quelles que soient les situations professionnelles de leur expertise
- permettent de caractériser entre perceptions
au nombre de quatre et enjeux ou importants discernés au nombre de trois.
o
Le processus
décisionnel consiste à mettre en
lien les perceptions identifiées
avec les enjeux discernés et de hiérarchiser ces éléments pris en
compte. Ce processus conduit à la mise en œuvre de l’action en fonction d’un
seul important priorisé. En conséquence pour ne pas perdre la richesse d’une
situation l’acteur doit d’une part, pour un temps, renoncer aux deux autres sans les perdre, d’autre part ajuster, sans
cesse, les actions en fonction des enjeux de la situation pour un temps mis au
second plan, en les réactivant au premier plan de façon périodique en fonction
du rythme de l’activité.
La carence du micro
processus décisionnel conduit à des erreurs dans l’immédiateté de l’action.
Quatre formes de
carence peuvent être identifiées :
1.
Une
carence de perception : les acteurs qui distinguent moins de
quatre perceptions seront en incapacité de prendre en compte les éléments nécessaires
à l’action. Leurs actions seront inadaptées à ce qui convient à la situation.
En particulier, ils ne pourront pas effectuer une analyse de risque en temps
réel. Seule la prise en compte de la quatrième perception le permet. Les
catégories de ces perceptions sont les acteurs, les activités et les moyens.
2.
Une
carence dans le discernement : les acteurs qui ne discernent pas au
minimum trois importants ne pourront pas s’adapter à la situation. Les
catégories des enjeux sont les activités qu’il faut réaliser, les règles de
l’art qu’il faut respecter, les interlocuteurs à prendre en compte selon le
savoir être et soi même.
3.
Une carence
de hiérarchisation des importants : les acteurs qui hiérarchisent
de façon sclérosée en fonction d’un seul enjeu ou qui n’arrivent pas à trouver
la hiérarchisation juste présenteront des actions stéréotypées.
4.
Une
carence de conservation des importants mis au second rang lors d’une
action : les acteurs qui n’ont pas la capacité de garder en mémoire tous
les enjeux possibles seront surpris par l’arrivée des événements et par
l’évolution du déroulement de la situation.
Accroissement du
principe d’action
Pour rendre un acteur
plus performant l’accroissement du système de délibération à l’aide de formations apportant des connaissance
nouvelles et la prise en compte de valeurs différentes comme à l’aide de
formations permettant un accroissement des capacités de raisonnement ne suffit
pas ainsi le montrent les effets plus que minimes des formations
professionnelles initiales et en continue.
Il est impératif de
développer le potentiel d’action
L’accroissement de l’efficience du potentiel d’action implique
de développer
1.
En premier les capacités de l’acteur à se représenter dans l’action
a.
d’une part en décrivant les événements
survenus lors d’une séquence d’actions,
b.
d’autre part en découvrant l’ensemble des actions qu’il met en acte dans l’immédiateté
de l’action ; ces actions agissent sur l’activité qu’il réalise, sur les
outils qu’il utilise, sur ses interlocuteurs et/ou partenaires de l’action et sur
lui-même.
c.
Ces actions sont toujours doubles : une
action d’objectif est toujours associée à une action d’utilisation d’un moyen.
2.
La découverte de toutes ses actions dans le
temps différé où est reprise la séquence d’actions développe sa capacité de se représenter acteur
responsable dans l’immédiateté de l’action
3.
Ensuite et seulement si l’acteur à découvert ses
actions réalisées au cours des événements racontés, le développement du
principe d’action passe par l’interrogation
des éléments que l’acteur a pris en compte lors d’une des actions-décisions
identifiées.
a.
Le questionnement sur les éléments pris en
compte aide à différencier les perceptions (éléments sensoriels, émotions,
mémoire d’évévements etc…) et les enjeux discernés ( ce qui dit être respectés
et ce qui doit être atteint). Cette distinction permet à celui qui fait ce
travail de découverte d’accroitre sa
capacité à en prendre en compte un plus grand nombre d’éléments dans les
actions à venir si l’interviewer ne vient pas apporter les éléments que l’acteur
aurait dus prendre en compte.
4.
Ce défaut
qui vient donner des solutions à une carence observée élimine tout le travail
de construction des capacités d’action que le vide de réponse à une question posée permet. Ce
changement de posture qui impose de se centrer sur l’acteur et non sur le
raisonneur avec un accroissement des
connaissances pour agir, impose un travail important pour tout manager ou
instructeur.
Robert Michit décembre 2015
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