·
Fondements
managériaux pour une organisation Opale mettant en exergue les principes de
subsidiarité
Première partie
1° principe
pour faire coopérer des collaborateurs
· faisant autorité
· à leur niveau délégation
1 Premier principe
Quelle que soit la situation managériale, lors d’entretiens
interpersonnels ou de réunion, il convient de mettre en première importance l’attention
aux capacités d’action responsable des collaborateurs avant la reprise d’un
écart, l’analyse d’une situation ou la résolution d’un problème.
1.1 Constat : Toute manifestation d’un écart quelle qu’en soit son expression bienveillante met l’auteur de l’écart en situation de défense ; défense qui induit le besoin de se justifier généralement en attribuant la cause soit à l’organisation du travail trop lourd, soit à la responsabilité d’un autre en masquant ou minimisant la part de la responsabilité de l’acteur.
Il s’ensuit un
échange entre leurs interlocuteurs dans lequel chacun apporte une justification
en fonction de ce qu’il perçoit comme important. Ces justifications se
transforment rapidement en attribution d’erreur de compréhension de la règle ou
en attribution d’intention. De cet entrelacement d’évaluation, de justification
voire d’ordres, chacun sort déçu, incompris et parfois en colère avec un
sentiment d’injustice qui s’accumule à toutes les injustices précédentes réelles
ou qui ont été perçues comme telles et qui se combine avec le sentiment de non
reconnaissance du travail et de la personne.
1.1.1 Afin d’éviter d’entrer dans un dialogue indéfini d’échanges d’arguments qui finit soit sur un rappel de la règle, soit par une demande de réaliser la tâche requise par la mission, il convient :
·
de faire
décrire les événements qui ont conduit à l’écart ou à la situation problématique
o
afin de récupérer le maximum d’informations. La
réponse se fait
§
soit sur le mode d’un premier récit
imprécis
·
ce récit demande
une explicitation 2° récit
o
si
celle-ci n’est pas possible il convient de ne pas insister pour éviter la mise
en défense improductive.
§
soit sur le mode d’un récit précis
·
de retenir
principalement les verbes d’action qui permettent de percevoir les actions du narrateur qui révèle là où il fait autorité.
·
Puis, il
s’agit de travailler ces actions en aidant le collaborateur à découvrir tous leurs effets induits.
o
Pour le
collaborateur en coopération, cette prise de conscience a pour objectif
l’accroissement de sa responsabilité et
la reconnaissance de son autorité afin de renforcer son autonomie.
o
Pour un
collaborateur en carence de coopération, le travail peut produire
l’inverse
o
soit un renforcement de la mise en défense
exprimé par la plainte concernant les conditions de travail
o
soit la mise en accusation du manager ou plus largement de la direction avec un renforcement du
manque de considération.
§
Dans ce cas particulier, accueillir et accepter
avec compréhension l’expression défensive et poursuivre la démarche en revenant
à la recherche des causes de l’écart ou à la résolution du problème
·
Pour
conclure
·
il
convient de prendre une action significative concernant
o
l’action qui aurait dû être faite
o
ou la décision à prendre
·
et de demander
quels sont les éléments et enjeux qui ont été pris en compte au moment de
l’écart ou du début de résolution.
o
Cette demande fait découvrir à la personne et au
manager les circonstances de l’écart
avec les compétences ou incompétences du collaborateur.
o
Elle ouvre
à une résolution de l’écart en identifiant les moyens à mettre en œuvre en
fonction des compétences des personnes.
o
Cela
évite de redonner une règle ou un objectif qui ne sera pas tenu
§
car le renouvellement
de ce qui est attendu au moyen d’une
nouvelle explication qui en redonne
le sens
·
redonne ce que la personne sait (par ses connaissances et son raisonnement)
devoir faire (défini par son statut et ses missions) et même veut faire (déterminé par son système de valeurs et sa motivation)
·
Mais sans
lui donner les moyens - identifiés avec précision en fonction de ses
compétences (force de son potentiel
d’action) - qui permettraient son
exécution sans échec.
1.2 La pratique de ce principe demande-t-elle plus de temps que le management positif qui redéfinit les objectifs et rappelle la nécessité de faire ce qui doit être réalisé.
Le management positif lors de la gestion de l’écart produit des
réactions émotives fortes, la répétition des demandes n’apporte aucune une amélioration
du comportement des collaborateurs. Le temps de ce management met en évidence
que le temps réel demandé par les pratiques d’attention aux collaborateurs est
manifestement bien inférieur et de plus il aboutit à une amélioration sensible
de l’efficacité de leurs comportements.
1.2.1 Par contre, inverser les priorités spontanées – commencer par s’intéresser aux pratiques du collaborateur avant de résoudre la situation - est difficile.
Changer de paradigme managérial demande
une volonté très clairement identifiée et une reprise régulière de ses actions
avec un tiers (aide-mémoire personnalisé ou une analyse des pratiques).
1.2.2 Est-il possible de réaliser cette approche entre deux portes?
Quantité de
moments managériaux relève de cette spontanéité des relations lorsque les
collaborateurs interpellent dans l’urgence des situations de leur quotidien
sans avoir pris de recul.
L’attention du
manager qui interpelle le collaborateur sur la manière dont il a déjà pris en
compte le problème qu’il présente et ce qu’il a fait, modifie immédiatement sa
prise de recul et diminue les sollicitations inappropriées. Lorsque la demande est nécessaire, la démarche
procure les informations précises pour sa prise en charge.
En première
analyse les managers ne voient pas la différence entre la démarche centrée sur
le collaborateur et celle, habituelle, centrée sur la situation. La quête d’informations pour savoir ce qui a été fait et
où en est l’état de la situation relève de la
première partie de toute démarche dont la
fonction est de recevoir les informations pour répondre et résoudre.
C’est dans la deuxième partie que tout
change, au lieu de résoudre ou de prendre la décision à son compte, le
manager centré sur l’autorité et la responsabilité du collaborateur l’interroge
sur ce qu’il a déjà pris en compte. Il rend ainsi à la situation son autorité
de contrainte qui impose des normes de sécurité, de sûreté et de production, et
invite à l’analyse des risques à prendre pour surmonter les obstacles.
Ce faisant le manager poursuit
deux objectifs :
·
faire croitre la puissance de son collaborateur
à analyser les contraintes de la situation
·
diminuer les demandes de prise en charge d’une
décision dont un collaborateur possède l’autorité que lui confère son niveau de
délégation. Ses questions l’invitent à faire l’effort d’analyse de la situation
- qui seule détermine les actions à réaliser- avant de faire une demande.
1.3 La gestion des professionnels en carence de compétence : la démarche permet aux personnes en limite de compétence d’accroitre leur potentiel ou de réguler leur situation
1.3.1 La carence de compétence concerne principalement une prise en compte limitée des éléments engagés dans une situation de travail.
Interrogé un
professionnel en coopération qui présente des limites de compétence, au sujet
des éléments qu’il a pris en compte et de la hiérarchisation des impératifs à
prioriser dans l’exercice du travail révèle l’axe de progrès à réaliser.
·
Une
question qui interroge sur les éléments pris en compte et qui reste sans
réponse est un des moyens qui accroit la possibilité d’en percevoir plus lors
d’une prochaine action.
Si la limite
de compétence est structurelle, autrement dit s’il n’y a pas d’espoir à la voir
se résorber par une quelconque action de formation ou d’apprentissage, alors en
connaître les contours et les accepter permet de mettre en place soit des
béquilles soit une organisation de compensation.
Exemple : une personne incapable
d’anticiper son travail pourra être aidée dans l’organisation de son travail à
la journée ou à la semaine par une forme de management par objectif et
échéance.
1.4 La démarche met en difficulté les personnes en quête de leur seul intérêt, elle les oblige à opérer un changement.
Pour un
professionnel qui n’est pas en coopération, la démarche consiste à interroger
les impératifs de la situation de travail pris en compte. La manifestation d’une
différence de priorité les intérêts personnels à ceux de la mission (production des activités et l’organisation
des besoins du service) conduit à mettre en évidence un conflit intrapsychique
entre les impératifs choisis au moment de la signature du contrat de travail et
les impératifs de la personne qui se trouve prise dans des logiques de
précarité ou dans des logiques d’idéologie.
Ce conflit met à
mal le salarié mais ce conflit doit être résolu par le salarié et non par l’établissement.
Les solutions de
résolution sont
·
le choix de la mise en coopération en cohérence
avec le choix subordination
·
le choix de garder la tension avec le risque de
fatigue extrême et de tomber en maladie avec des arrêts de travail plus ou
moins justifiés
·
la séparation
à négocier avec la direction.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire