Les principes du changement efficace ou la
remise en cause des effets limités de l’explication
A.
Toute
suggestion, conseil, ordre ou explication et justification d’une action ou d’un
avis font appel à la raison, à la compréhension ou à la production de sens.
a1. Tout appel à la raison qui s’adresse à un système
de connaissance clos et saturé ne peut en aucun cas aider à produire ou
accompagner un changement de comportement ou de certitude, d’avis ou d’opinion.
a2. Un système de connaissance clos , est fermé, il
n’y a aucune ouverture par lesquelles entrer pour apporter de la nouveauté ou
de la lumière. Il est clôturé, il y est interdit d’entrer aucune information
qui mettrait en question le savoir qui donne une identité.
a3. Un système saturé est un système qui n’a pas de
question ; il n’est pas en recherche, ni en quête. Il est au repos et
satisfait de ce qu’il sait et sait faire. Il est repu.
Lorsqu’il s’agit de faire opérer un
changement, il convient alors impérativement et immédiatement d’arrêter de
faire appel à la raison et de faire confiance à toute démarche pédagogique.
B.
Seule
une question posée qui ne trouve pas de réponse est susceptible de produire un
changement.
b1 Elle crée
un espace vide appelant le besoin de
le combler.
b2. Elle
stimule la curiosité qui n’aura de cesse d’y répondre, comme une pulsion
cognitive, recevant l’obligation de ne laisser aucun espace vide.
b3. Elle crée
des relations nouvelles avec tous les éléments du système de connaissance, en
créant des synapses nouvelles se connectant avec toutes les connaissances
acquises. Ces connexions neuroniques nouvelles
accroissent l’espace du système de raisonnement qui ne peut pas laisser
sans lien logique cette question. Elle accroit
ainsi l’espace du système clos non pas par un apport extérieur qui ne peut être
que rejeté mais par la production intérieur spécifique de la dynamique du
cerveau qui ne peut pas laisser du vide.
Lorsqu’il s’agit de faire produire un
changement, il est impératif de poser une question qui crée de la nouveauté
dans les connexions grâce à la dynamique propre du cerveau indépendante de la
volonté, du sens et des valeurs ou opinion et accumulation de
connaissances. C’est le cerveau qui travaille seul avec sa dynamique de
création de connexion indépendante de toutes les autres connaissances et de
toute leur fonction identificatrice qui provient du sens donné aux choses.
C.
L’objectif
premier consiste donc à trouver la bonne question. Il faut que cette question
soit significative pour interroger l’existence même du sujet.
c1. Dans ces conditions, il ne faut pas qu’elle laisse
le cerveau au repos tant que celui-ci n’aura pas résolu le problème que lui
pose le déséquilibre homéostatique que la question lui crée en suscitant une
énigme à résoudre.
c2. Pour cela, il est nécessaire d’accéder à une
connaissance précise de la personne et de la question qui peut le tarauder dans
le lieu de un déséquilibre structurel.
c3. La question vive se trouve alors à la couture de
son conflit intrapsychique structurel et existentiel qui crée un combat entre
la connaissance du passé, l’activité du présent mis en question par les
éléments inconciliables du présent qui résiste et par les intérêts ou la
problématique du futur.
D.
Ayant
ainsi créé de la coopération avec l’interlocuteur cette question ouvre à l’apprentissage
d1. Il
convient alors de s’intéresser à une séquence d’actions du quotidien
d2. Demander une
description des événements (explicitation précise des actions)
d3. s’intéresser
à ce qui a été prise en compte au moment de chacune des actions
Et aux enjeux
discernés puis hiérarchisés.
Ces questions rendent disponible au moment de l’action et rapidement
accessible le raisonnement qui permet de prioriser un enjeu au regard des
autres en combinant toutes les informations significatives dans l’immédiateté
de l’action qui ont été prises en compte et mis en lien avec toutes les
connaissances de la bibliothèque mémorisée fondement
du changement opérationnel.
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