Le potentiel d’action
ses carences sont la cause
fondatrice de l’apparition des différentes formes de l’altération psychique
1.1
Les
altérations psychiques
Les altérations psychiques
présentent une gradation différente de la dépression à la psychose, leurs causes événementielles sont toutes
spécifiques et de multiples natures,
mais elles relèvent toutes d’une cause unique, celle d’une structure
carencée de l’appareil psychique aussi bien au niveau de son architecture que
de son organisation.
La dépression qui peut aller jusqu’au burn-out professionnel présente
une carence dans la gestion d’une organisation psychique qui s’est épuisée à la
suite d’évènements dont la personne n’a pas su trouver les ressources qui
jusqu’alors lui étaient suffisantes en situation normale. Dans le cas de ces ‟névroses
accidentelles״, la
construction psychique devient insuffisante pour répondre ou pour s’adapter au
fardeau émotionnel d’une rupture ou décès, à la surcharge de travail ou à des
agressions quotidiennes qui épuisent. Pour cette altération psychique des ‟névrotiques accidentelles״, la démarche consiste à
renforcer, ranimer ce qui existe déjà dans le potentiel et à l’adapter aux
circonstances.
Dans les ‟névroses
structurelles״ ou les
psychoses les carences sont structurelles. On les retrouve dans l’univers professionnel, par
exemple, chez des professionnels qui sont incapables d’accepter la différence
des autres ou qui s’imposent sans les respecter… Il manque des éléments fondamentaux dans les
fondations et l’architecture du potentiel d’action. Il s’agit dans ces
circonstances de construire ces éléments absents de la structure psychique
constituant le potentiel d’action.
1.2
Le potentiel
d’action
Le potentiel d’action est la structure psychique qui, lorsqu’elle est
construite, donne le pouvoir de mettre en œuvre, de façon efficace, les actions
adaptées soit pour répondre à toute sollicitation de l’environnement, soit pour
atteindre les objectifs prévus dans tout projet conçu intérieurement par la
pensée. C’est un potentiel en attente d’action.
En étroite interconnexion avec le système de connaissance et de
raisonnement, ensemble, ils créent et façonnent l’efficience de toutes les
actions du quotidien. Le potentiel donne la force d’action opérationnelle, le
système de connaissance caractérise la précision des informations à utiliser,
et le raisonnement procure l’analyse de la loi de situation et la stratégie à
mettre en œuvre.
Le potentiel d’action se construit dès la conception de l’embryon, mais il
se développe très précisément par les actes éducatifs des parents de la
naissance jusqu’à 6 ans. Sur ces fondations, sa puissance potentielle se
développe tout le long de la vie tant que la personne est en mesure de
mémoriser les représentations de ses actions.
Le potentiel se compose de deux parties. La première partie rassemble
toutes les capacités à se re-présenter en situation d’action et après l’action.
La seconde rassemble toutes les capacités à décider dans le feu de l’action, ce
qui nécessite une capacité à traiter les éléments composant une situation, dans
l’immédiateté de l’action soit dans le millième de seconde.
1.2.1
Les capacités
à se représenter
Les capacités à se représenter s’articulent en trois strates ;
- la première donne la faculté de faire l’évocation de situation vécue ;
- la seconde donne la possibilité de se rappeler tous les moments d’une action et de la décrire ou la raconter de façon chronologique et précise ;
- la troisième relève de la faculté à se représenter acteur des actions vécues dans la situation racontée.
1.2.2
les capacités
à décider
Les capacités à décider découlent de la faculté à organiser tous les
microprocessus décisionnels présents dans toutes les actions. Chaque
microprocessus décisionnel se compose de la capacité:
- à prendre en compte quatre éléments de la situation (deux perceptions sensorielles, la loi de situation[1] et le moyen ajusté pour répondre à celle-ci,
- à discerner et choisir trois enjeux ajustés à cette loi
- puis à les hiérarchiser tout en mettant en place un contrôle permanent, de façon à ce qu’aucun des trois ne soit laissé pour compte, ceci en vérifiant qu’ils soient tous respectés, dans l’espace-temps propre à chaque séquence d’action.
1.2.3
La puissance
psychique
La combinaison de ces deux ensembles de capacités constitue la puissance
psychique qui s’organise selon six forces (d’Eric Erikson enfance et
société,1963)
La force à anticiper l’avenir avec confiance (espérance)
La force à se fixer des objectifs
La force de poursuite des buts : c’est la force à prendre les moyens
adaptés pour atteindre les objectifs.
La force de fidélité : c’est la force à dépasser les obstacles sans
récriminer. Pour cela, il faut distinguer l’obstacle et le désigner comme une
contrainte de la réalité, se donner l’objectif de le dépasser, en prenant les
moyen ajustés, dans un temps envisagé avec confiance. Cette force est la
combinaison des trois premières au regard des obstacles qui se trouvent sur la
route.
La force d’apprentissage, est la force de reconnaître ses limites ou
carences comme des obstacles à dépasser, de se donner l’objectif de les
dépasser ou de les réduire, et d’envisager les moyen ajustés pour atteindre cet
objectif d’excellence dans un temps envisagé avec confiance. La force
d’apprentissage est donc la
combinaison des précédentes.
La force d’évaluation ajustée de ces compétences constituant la confiance
en soi et l’amour de soi. Cette force s’acquiert en appréciant les forces
précédentes comme les leviers des actions ajustées quelles que soient les
circonstances.
[1] La loi d’une situation se trouve en identifiant tous les éléments
constitutifs d’une séquence d’action, autrement dits, les acteurs, l’activité,
les outils ou moyen pour la réaliser et les normes régulant ou réglementant
l’activité.
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