Robert Michit Aout 2019
En tant que thérapeute,
consultant en entreprise, formateurs, éducateurs et accompagnant de couples et parents
trois problématiques mettent en difficultés les pratiques d’aides
·
La première surgit lors de la rencontre
d’enfants, d’adolescents et d’adultes qui sont pris dans une impossibilité de
faire ce qu’ils savent devoir faire et ne le font pas[1]
que ce soit pour leur bien-être (dormir, se nourrir, se détendre), pour
réaliser une activité manuelle/technique[2]
ou relationnelle[3].
o
Dans ces situations, les personnes développent
un conflit intra psychique qui produit de la souffrance liée au sentiment de ne
pas pouvoir se libérer de la force qui les empêche de réaliser leur volonté (c’est
plus fort que moi). Toutefois, c’est dans ce conflit que réside la force et
la dynamique du changement. L‘accompagnement pourra s’appuyer sur cette
dynamique.
·
La seconde née lors de la rencontre de personnes
qui ne se rendent pas compte que leurs actions sont inappropriées à la
situation de vie. La problématique semble assez récente[4].
o
N’ayant pas la possibilité de se représenter
actrices, elles sont continuellement en écart avec les attitudes
attendues ; elles n’en souffrent pas. Par contre, elles font souffrir les
autres et elles sont toujours étonnées de leurs réactions et évaluations. Elles
ne peuvent pas s’engager dans un changement personnel car elles attribuent aux
autres ou à l’environnement la responsabilité des écarts à l’attendu de leurs
actions. Pour leur faire découvrir qu’elles sont actrices de leur action, il
convient de faire décrire le déroulement précis des événements dans lesquels
sont parti prenantes. Il faudra cependant parfois utiliser une schématisation très concrète du
récit pour qu’elles puissent s’y voir en jeu. Si leur attitude ne s’est pas
enkystée dans une réactivité paranoïaque, la pratique bien que laborieuse
apporte rapidement des résultats quant à l’ajustement de leur quotidien.
·
La troisième surgit lors de rencontre avec des
personnes qui décident et énoncent clairement vouloir rester liées à une
pratique, un produit, une idéologie ou une personne[5]
parce qu’elle procure des cadeaux, des récompenses virtuelles et une identité
symbolique. Découvrir les logiques de dépendance comportementale propres aux
renforcements positifs que la personne a utilisées pour assujettir ses adeptes
ne permet pas de modifier les comportements de ces derniers. Dans les
situations d’addiction aux jeux vidéo la problématique est particulièrement exemplaire
et claire.
o
La force de ce lien d’assujettissement, réside
dans le fait que le jeu a inversé la hiérarchie des perceptions : la
richesse virtuelle est plus importante que la richesse concrète ; l’addicte
sera prêt à acheter des richesses virtuelles[6]
et à se ruiner et voler ses proches pour un gain de plaisir virtuel. La
richesse symbolique (appartenance à un groupe) devient plus forte que la
richesse réelle concrète, à partir du moment où une grande richesse réelle est potentiellement
accessible. Percevoir qu’elle n’est atteignable que pour, au maximum, un deux
cent millionième[7] de
joueurs ne réduit pas sa force d’attraction qui réside dans le fait qu’elle est
toujours imaginée possible pour soi.
o
Mettre en évidence - par le raisonnement et
le système de valeurs - le fait que la pratique du jeu enrichit réellement
le concepteur importe peu du moment qu’il enrichit de cadeaux virtuels la vie
du joueur.
·
Les situations dans lesquelles le symbolique
devient plus fort que le réel interrogent encore plus fortement la manière
d’aider la sortie des pratiques d’addiction à un produit par lesquelles
l’individu, n’arrive plus à avoir accès au réel et donc ne peut plus prendre de
décisions ajustées aussi bien en ce qui concerne son bien être biologique et sa
santé, que son activité professionnelle ou productive, que sa situation sociale
ayant perdu les relations avec les autres proches et plus lointains.
Quelle que soit la typologie
de la problématique, il existe une constante invariante pour les personnes :
elles sont actrices de leurs comportements.
En conséquence, pour que
l’accompagnant puisse entrer en relation d’aide auprès de ces personnes, il
faut qu’il connaisse précisément quelle est structure de leurs actions.
Ainsi pour la clinique de
l’action quatre étapes sont nécessaires : connaître la structure d’une
action, comprendre le processus de sa création, évaluer sa pertinence au regard
des éléments des situations et apporter des outils pour l’ajuster, le cas
échéant.
Pour comprendre et pratiquer
cette clinique, il est donc nécessaire d’approfondir deux questions
suivantes :
Qu’est-ce qu’une action en
situation d’actions ?
Que faut-il faire pour qu’une
action soit ajustée à la situation sans que l’ajustement soit mesuré à l’aulne
d’un système de valorisation ou de référence de l’évaluateur qu’il soit
l’acteur lui-même ou l’observateur ?
Qu’est-ce qu’une action en situation d’actions ?
Premier constat :
l’action est l’essence de la vie humaine.
Il n’existe aucune existence de
vivant et a fortiori d’existence humaine sans action.
Les plantes sont sans cesse en
action, elles se nourrissent et même dans le repos de l’hiver une activité
minimale existe. Les animaux sont sans cesse en activité, pour se nourrir, se
protéger et pour jouer pour les plus évolués.
Les humains réalisent les mêmes
activités que les animaux, ils y rajoutent les activités de créativité et
d’inventivité technique et sociale. L’humain est donc acteur de sa santé, de sa
vie de production et de ses relations sociales mais aussi de tous ses
mécanismes de défense (Freud A. 1949). Même quand nous disons ne rien faire,
nous agissons. Dans le but de se reposer, on arrête de produire. Dans le but de
ne pas envenimer une relation, ne rien faire c’est renoncer à agir. Et c’est
ainsi pour toutes les situations où il est dit que rien n’est fait. C’est
pourquoi il est facile de demander à celui qui dit : « je n’ai
rien fait » ; « en ne faisant rien tu as fait quoi ? ».
La surprise est totale mais l’effet de représentation est tout aussi
étonnant : « j’ai fait tout ça… ! »
Ce constat est le fondement de la
clinique de l’action. Il montre que toutes activités du quotidien, toutes les
attitudes, celles qui mettent en place de mécanisme de défense, celles qui sont
la conséquence d’altération psychique ou de maladie mentale, sont toutes et
chacune le fruit d’une séquence de plusieurs actions réalisées concomitamment[8]
dans l’immédiateté du temps.
Une séquence d’action est une
suite de décisions-actions.
Nous rappelons qu’une séquence
d’actions - quelle que soit la nature de son objectif [9]
- est constituée d’une suite logique de micros décisions-actions. Ces dernières
sont des actions réalisées à la suite de la prise en compte d’un ensemble d’informations
mises en lien avec un système de valorisation qui définit une hiérarchisation
d’importants à respecter.
Exemple :
lorsqu’une personne entend une critique de son attitude, immédiatement se
produit, quelle que soit la personne, la même suite de décisions-actions :
elle évoque des situations se rapportant à la critique, fait référence à un
système de normes, construit une justification de son attitude et énonce ou
retient sa réaction en fonction des enjeux de la situation.
Ces micros actions surgissent
dans un temps inférieur au centième de seconde. Elles sont soit des
comportements réactifs, soit des actions précises sans conscience[10],
soit des décisions clairement conscientes. Les émotions relèvent toutes d’un de
ces types de décision-action. Leur spécificité relève du fait que le micro
processus décisionnel qui est à leur origine présente une élaboration très
primitive.
Dans une
séance de délibération qui conduit à la prise de décision ou à une résolution à
mettre en œuvre, l’ensemble des événements lors de cette séance fonctionne sur
le même schéma, chaque acte est un ensemble de micros actes d’action ou de
pensée structurés selon les mêmes micros processus décisionnels.
Toute décision-action procède
d’un micro processus décisionnel
Dans un premier temps, du
fait de son organisme sensoriel réalisant l’interface avec l’environnement, quel
que soit l’individu et quelle que soit la situation, lorsqu’il agit une
décision-action, juste avant de l’agir, il prend en compte des éléments de la
situation.
Du fait de l’empan cognitif qui limite
la quantité des informations à traiter autour de sept par la mémoire à court
terme, il ne peut en prendre en compte que deux. Ces toutes premières
perceptions sensorielles vont avoir une importance capitale dans la suite du déroulement
du micro processus décisionnel. Ces perceptions explicitement prises en compte
sont souvent dirigées par l’objectif que l’individu suit ou qui lui a été donné[11].
Dans le cas d’une surprise, c’est le type de surprise et l’expérience qui
sélectionne les informations prises en compte. Ce tri des perceptions est en
partie à l’origine des biais cognitifs et des écarts dans le résultat final
apparent.
Dans un deuxième temps, et
ce temps est crucial, grâce à l’expertise accumulée au cours des expériences
précédentes, l’acteur a acquis des "structures d’invariants"
propres à chaque ensemble de deux perceptions. Ces constantes propres à chaque
type de situation, lui permettent d’inférer la loi/ou la structure de la
situation qui se présente à lui, avec toutes ses propriétés. Plus l’expérience
est grande plus la loi/structure de situation sera précise, juste et efficace.
Par exemple
lorsque vous voyez un verre quel que soit l’angle de vue sous lequel, on vous
le présente (angle de vue qui limite les éléments de perception), vous inférez immédiatement
que c’est un verre avec ses propriétés de verre. Vous ne pouvez pas, cependant,
connaître avec précision les motifs de décorations qui en ferait sa spécificité,
mais ces motifs ne sont importants que dans la situation où l’objectif serait
d’en connaître la teneur.
Un archéologue
qui découvre un morceau de poterie sera plus capable d’en imaginer la forme
d’origine et ses propriétés qu’un néophyte.
Un expert en
jeu d’échec ou de go, peut à la vue des éléments perçus en déduire l’état de la
partie. Qu’un élément insolite vienne s’inviter dans le jeu, il est alors
totalement déstabilisé.
Un grand nombre des actions qui
sont en écarts à l’attendu révèle un défaut dans la faculté de percevoir la loi
de situation présente avec ses invariants, ses constantes universelles, sa
structure et ses propriétés.
La force d’un expert ou d’une
bonne décision n’est pas dans le grand nombre d’information pris en compte mais
dans le peu d’informations structurantes.
Dans un troisième temps, comme
toute situation psychosociale est nécessairement prise entre plusieurs enjeux[12],
l’acteur-décideur doit les discerner, afin d’en définir une hiérarchie particulière.
Cette hiérarchie peut être déjà opérante lors de la saisie des deux premières
perceptions, elle s’affine par la connaissance des moyens que l’acteur possède
et maitrise pour atteindre l’objectif que cette hiérarchie aura défini.
Exemple
dans les relations humaines de jeu ou de lutte, les moyens à disposition des
protagonistes seront utilisés en fonction des perceptions de l’adversaire et
modifieront la hiérarchie des enjeux passant de la volonté de dominer à celle
de fuir selon les forces en présences et leur inégalité.
C’est seulement qu’ayant pris en
compte ces 7 éléments (deux perceptions, la loi de situation, le moyen à mettre
en œuvre et les trois enjeux) que l’acteur peut déclencher une micro décision-action
efficace. S’il ne possède pas la capacité de prendre en compte ces 7
informations, la décision-action ne sera pas ajustée.
Ce traitement des informations
est opéré dans un temps inférieur au centième de seconde. Chacune de ces
décisions-actions sont cause de la réussite ou l’écart d’une action. Autrement
dit une de ces micro décision-actions en écart à la logique de l’action met en
échec le résultat de l’action désirée ou décidée dans le temps de la
délibération (ou mise en acte dans le temps de la surprise).
Cette structure des actions en séquence de
décisions-actions, elles-mêmes fruit des micros processus décisionnels permet
d’énoncer qu’il est alors possible de renforcer ou de développer les capacités
d’actions en travaillant au niveau des micros processus décisionnels.
Quelles que soient les
situations, chez un individu, toute décision-action qu’il agit, relève de la
même puissance de son micro processus décisionnel.
Les études montrent (Michit H et R 1998) que les micros processus décisionnels relèvent de seulement trois types ; ceux qui traitent les informations concernant la possibilité de se donner, de l’énergie, du bien être et de la détente. Ils répondent au potentiel d’action lié à l’identité de pourvoyeur de soi. Ceux qui traitent les informations concernant les activités de production domestique et en entreprise. Ils répondent au potentiel d’action lié à l’identité d’exécutant. Ceux qui traitent les informations propres aux relations avec les autres dont la différence peut déranger mais aussi apporter du plaisir. Ils répondent au potentiel d’action lié à l’identité de sociale.
En conséquence, la cause de toutes
les altérations psychiques ou celle des comportements inappropriées et déviants
relève de la structure et de la force du micro processus décisionnels qui ne
serait pas ajusté aux caractéristiques des situations d’action selon ces trois
grands champs identitaires.
Que faut-il faire pour qu’une action soit ou devienne ajustée à la situation sans que l’ajustement soit mesuré à l’aulne d’un système de valorisation ou de référence de l’évaluateur qu’il soit l’acteur lui-même ou l’observateur ?
Pour un thérapeute, un consultant
en entreprise ou en relation d’aide, un coach ou un éducateur, la découverte
dans les micro processus décisionnel de la phase qui est en carence, permet de
construire de façon précise et méticuleuse des interventions au niveau même de
la carence observée. Donc pour agir, il doit accéder avant tout à la
connaissance de la construction particulière des actions-décisions en situation,
puis à celle du miro processus décisionnel en question.
La technique pour connaitre les lieux de carence et pour renforcer la puissance du micro processus décisionnel.
L’entretien d’explicitation des
processus décisionnel (Michit 1997) représente une des techniques la plus
élaborée à ce jour pour accéder à cette profondeur des décisions. Il se
pratique en quatre étapes.
Le premier récit permet d’incarner
l’expression des sentiments, des impressions pour accéder à l’énoncé de
situations vécues dans lesquelles ces ressentis ont été expérimentés. Cette
première étape est nécessaire pour éviter les interprétions subjectives,
diverses et nécessairement fausses car trop dépendantes des systèmes de
valorisation de ceux qui les émettent ou de celui qui les reçoit.
Deuxième récit : Quand
une situation concrète a pu être identifiée, l’accompagnant aide son
interlocut(rice)eur à décrire avec la plus grande précision possible les
événements qui se sont déroulés durant l’évènement. Ils obtiennent ainsi une
suite de séquences d’actions qu’il s’agit de travailler pour accéder à la
logique du processus décisionnel global.
Ce travail est l’objet du troisième
récit dans lequel chaque action signifiée par les verbes d’actions utilisé
par le narrateur sera caractérisée à l’aide des formes décisionnelles.
Cette classification réduit l’immensité des représentations des formes
d’actions en quelques formes décisionnelles. Elle facilite la découverte de la logique
décisionnelle ainsi que la cohérence entre les décisions d’objectif et les
décisions de moyen. IL apparait très souvent que les moyens utilisés pour
atteindre les objectifs ne sont pas adaptés. Cette découverte est déjà un
premier pas pour accéder à une pratique quotidienne plus adaptée.
Quatrième récit : Ce travail effectué, permettant de découvrir et de renforcer la responsabilité et la fierté de l’acteur, il convient de prendre une ou deux décisions-actions décrites dans le but d’analyser les éléments que le micro processus décisionnel a pris en compte : les perceptions, la loi de situation, les enjeux avec leur hiérarchie et les moyens pris pour agir.
En même temps que se découvre la structure des actions, se construit le renforcement du potentiel d’action : c’est la spécificité de la clinique de l’action.
Bibliographie
Freud,
(A.) (1949), le moi et les mécanismes de
défense, Paris, Presse universitaire de France.
Michit, R. (1998) Une méthode d’explicitation des processus décisionnel
des individus et des groupes : l’entretien psycho-cognitif, Communication
et organisation, n°14 p.233-253
Michit H.
R. (1998) Identité psychosociale, diagnostic et renforcement, Grenoble,
MC2R,
[1]
Cette question traverse les siècles puisque déjà Ovide et Paul de Tarse la pose
comme une énigme insurmontable : il existe en moi une loi que je ne
comprends pas je fais ce que je ne veux pas…qui me libèrera de ce corps qui me
voue à la mort » Paul de Tarse lettre au Romains, ~54
ap JC.
[2] Cela va des jeunes adultes qui ne savent pas
enrouler convenablement un fil électrique ou un tuyau d’arrosage sur un
enrouleur, à ceux qui savent ce qu’ils doivent faire mais sont happés par
d’autres préoccupations, comme d’autres qui savent qu’il ne faut pas taguer les
véhicules du chantier et pourtant le font emportés par leur impulsion et
perdent leur emploi.
[3]
Combien de relations de couple sont empêchées par ces formes
d’impossibilité !
[4]
On peut la situer dans l’après-guerre, les années 50-80 lorsque la pratique de
l’examen de conscience qui stimule la quête de la représentation de soi en
action, disparait comme pratique communément partagée dans la majorité des
classes sociales, pour une part lié au fait de l’horreur qu’on pu commettre des
humains découvert lors du procès de Nuremberg, et précisément celui d’Eichmann
homme ordinaire et banal qui ne s’est pas rendu compte de ce qu’il faisait
Arendt H : la banalité du mal), d’autre part c’est le moment de la perte
des mœurs coutumiers et hebdomadaires du christianisme populaire. Plus
précisément on la voit s’étendre à l’arrivée du RMI (1988) et se renforcer avec
la loi de février 2002 sur le travail social. Avec ces deux lois apparaissent
les notions de défavorisé et d’ayant droit qui renvoient à l’Etat et à la
société la responsabilité des difficultés économiques personnelles.
[5] Le jeune
Al. 13 ans, lorsqu’il est interrogé sur
ses relations avec le jeu Fornite - duquel
il est addicte au point de passer des nuits blanches pour réaliser les
« défis » qui lui permettent d’obtenir des capacités de combats, de
taper sa mère et son père avec un grosse canne pour obtenir de l’argent et des temps de jeu infini(contrôler par le
contrôle parental) et de ne pas manger en famille - dit : Donald
(interlocuteur dans Fornite) est gentil car il me donne des cadeaux… je préfère
être son esclave pour avoir ses cadeaux.
[6] La force
du jeu est d’utiliser une cryptomonnaie anonyme Monero pour payer les achats du
jeu. Au regard de la réalité, il y a une mise à distance de plus avec la
richesse concrète de l’argent quotidien.
[7] En
juillet 2019 le nombre de joueurs est estimé à 200 millions.
[8]
La simultanéité des actions n’est qu’une apparence du fait de la rapidité de
leur apparition. En fait elle s’enchaine chronologiquement selon une logique
causale précise.
[9] Le but a pu être déterminé par une
délibération ou par une réactivité dans le cas d’une mise en défense ou dans le
cas d’un événement provoquant une surprise.
[10]
La différence entre un "comportement" et "une
action précise sans conscience", relève du fait que le sujet
qui agit un comportement n’est pas en mesure de décrire avec précision
ce qui a été à son origine. Alors que pour une action précise sans
conscience est non consciente au moment où elle est faite, mais le sujet
peut se la rappeler dans un temps différé et en décrire les tenants et
aboutissants avec précision. Ce sont par exemple les actions d’experts ou de
sportifs de haut niveau qui les font dans l’action sans en avoir la conscience
mais peuvent les raconter dans l’après coup.
[11]
L’expérience de la vidéo du gorille (internet)montre clairement comment la
poursuite d’un objectif (compter le nombre de passes entre les joueurs)
lorsqu’il est fixé par le présentateur à ceux qui vont regarder la vidéo, masque
la prise en compte du gorille qui prend tout le cadre de perception à un moment
donné de la séquence. Sa présence sera même éliminée par une activité du
cerveau qui élimine du champ de perception tout ce qui empêche l’atteinte de l’objectif
à atteindre.
[12] La
situation psychosociale la plus simple, est une situation qui met en relation
deux acteurs qui doivent réaliser une activité en utilisant des outils/moyens.
Pour cela chaque acteur doit respecter des règles et procédures. Au minimum
trois enjeux sont impérativement à hiérarchiser à tout moment : la
réalisation de l’activité selon les règles de l’art, le respect de l’autre et
l’attention à sa propre sécurité.
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