mercredi 10 janvier 2018

Le potentiel d’action ses carences sont la cause fondatrice des altérations psychiques

Le potentiel d’action

ses carences sont la cause fondatrice de l’apparition des différentes formes de l’altération psychique


1.1        Les altérations psychiques


Les altérations psychiques présentent une gradation différente de la dépression à la psychose, leurs causes événementielles sont toutes spécifiques et de multiples natures,  mais elles relèvent toutes d’une cause unique, celle d’une structure carencée de l’appareil psychique aussi bien au niveau de son architecture que de son organisation.

La dépression qui peut aller jusqu’au burn-out professionnel présente une carence dans la gestion d’une organisation psychique qui s’est épuisée à la suite d’évènements dont la personne n’a pas su trouver les ressources qui jusqu’alors lui étaient suffisantes en situation normale. Dans le cas de ces névroses accidentelles״, la construction psychique devient insuffisante pour répondre ou pour s’adapter au fardeau émotionnel d’une rupture ou décès, à la surcharge de travail ou à des agressions quotidiennes qui épuisent. Pour cette altération psychique des ‟névrotiques accidentelles״,  la démarche consiste à renforcer, ranimer ce qui existe déjà dans le potentiel et à l’adapter aux circonstances.
Dans les névroses structurelles״ ou les psychoses les carences sont structurelles. On les retrouve dans l’univers professionnel, par exemple, chez des professionnels qui sont incapables d’accepter la différence des autres ou qui s’imposent sans les respecter… Il manque des éléments fondamentaux dans les fondations et l’architecture du potentiel d’action. Il s’agit dans ces circonstances de construire ces éléments absents de la structure psychique constituant le potentiel d’action.   

1.2        Le potentiel d’action

Le potentiel d’action est la structure psychique qui, lorsqu’elle est construite, donne le pouvoir de mettre en œuvre, de façon efficace, les actions adaptées soit pour répondre à toute sollicitation de l’environnement, soit pour atteindre les objectifs prévus dans tout projet conçu intérieurement par la pensée. C’est un potentiel en attente d’action.
En étroite interconnexion avec le système de connaissance et de raisonnement, ensemble, ils créent et façonnent l’efficience de toutes les actions du quotidien. Le potentiel donne la force d’action opérationnelle, le système de connaissance caractérise la précision des informations à utiliser, et le raisonnement procure l’analyse de la loi de situation et la stratégie à mettre en œuvre.
Le potentiel d’action se construit dès la conception de l’embryon, mais il se développe très précisément par les actes éducatifs des parents de la naissance jusqu’à 6 ans. Sur ces fondations, sa puissance potentielle se développe tout le long de la vie tant que la personne est en mesure de mémoriser les représentations de ses actions.
Le potentiel se compose de deux parties. La première partie rassemble toutes les capacités à se re-présenter en situation d’action et après l’action. La seconde rassemble toutes les capacités à décider dans le feu de l’action, ce qui nécessite une capacité à traiter les éléments composant une situation, dans l’immédiateté de l’action soit dans le millième de seconde.

1.2.1        Les capacités à se représenter

Les capacités à se représenter s’articulent en trois strates ;

  • la première donne la faculté de faire l’évocation de situation vécue ; 
  • la seconde donne la possibilité de se rappeler tous les moments d’une action et de la décrire ou la raconter de façon chronologique et précise ; 
  • la troisième relève de la faculté à se représenter acteur des actions vécues dans la situation racontée.

1.2.2        les capacités à décider

Les capacités à décider découlent de la faculté à organiser tous les microprocessus décisionnels présents dans toutes les actions. Chaque microprocessus décisionnel se compose de la capacité: 

  • à prendre en compte quatre éléments de la situation (deux perceptions sensorielles, la loi de situation[1] et le moyen ajusté pour répondre à celle-ci, 
  • à discerner et choisir trois enjeux ajustés à cette loi 
  •  puis à les hiérarchiser tout en mettant en place un contrôle permanent, de façon à ce qu’aucun des trois ne soit laissé pour compte, ceci en  vérifiant qu’ils soient tous respectés, dans l’espace-temps propre à chaque séquence d’action.

1.2.3        La puissance psychique

La combinaison de ces deux ensembles de capacités constitue la puissance psychique qui s’organise selon six forces (d’Eric Erikson enfance et société,1963)  
La force à anticiper l’avenir avec confiance (espérance)
La force à se fixer des objectifs
La force de poursuite des buts : c’est la force à prendre les moyens adaptés pour atteindre les objectifs.
La force de fidélité : c’est la force à dépasser les obstacles sans récriminer. Pour cela, il faut distinguer l’obstacle et le désigner comme une contrainte de la réalité, se donner l’objectif de le dépasser, en prenant les moyen ajustés, dans un temps envisagé avec confiance. Cette force est la combinaison des trois premières au regard des obstacles qui se trouvent sur la route.
La force d’apprentissage, est la force de reconnaître ses limites ou carences comme des obstacles à dépasser, de se donner l’objectif de les dépasser ou de les réduire, et d’envisager les moyen ajustés pour atteindre cet objectif d’excellence dans un temps envisagé avec confiance. La force d’apprentissage est donc  la combinaison  des précédentes.
La force d’évaluation ajustée de ces compétences constituant la confiance en soi et l’amour de soi. Cette force s’acquiert en appréciant les forces précédentes comme les leviers des actions ajustées quelles que soient les circonstances.





[1] La loi d’une situation se trouve en identifiant tous les éléments constitutifs d’une séquence d’action, autrement dits, les acteurs, l’activité, les outils ou moyen pour la réaliser et les normes régulant ou réglementant l’activité. 

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